Le tanka s’est imposé à moi en même temps que ma première randonnée en montagne. Comme je suis constamment aux aguets de tout événement pouvant inspirer et faire grandir, ce mode d’expression a rejoint la poésie lyrique qui fut ma première main littéraire. Ancêtre du haïku, le tanka, est un axe différent dans la perception du regard poétique, voire du regard tout court. Il questionne sans cesse le poète que je deviens. Poème court par excellence au Japon, le tanka, c’est aussi une invitation au partage émotif qu’il suscite chez le lecteur. Entre deux instants, est né de cet effort d’exploration, dans la simplification de l’imagerie poétique, tout en préservant l’instant dans l’émoi surgissant. Pas à pas, avancer en prenant soin que chaque paroi de mot, jalonner tout itinéraire personnel, puis s’arrêter avec d’autres yeux, comme l’oiseau au sommet du silence des hauteurs… Affirmer, en son envol, la joie d’être vivant et contemplatif de cet univers. N’est-ce pas que l’écriture du tanka renouvelle l’intention d’être conséquent et signifiant ? Jean Dorval
Jean Dorval vit à Québec. En I997, il publie Carnet du promeneur aux Éditions Mémoire Vive. Coauteur avec Micheline Beaudry du renku Blanche mémoire (Éditions David, 2002), il anime également des ateliers d’écriture dont La promenade du regard consacré au haïku. Des recueils de poésie lyrique se succèdent : Debout la lumière, aux Écrits des Hautes-Terres en 2003 et La trilogie échiquéenne, en 2004, aux Éditions David. Quelle heure est-il? , son second recueil de haïkus, est publié aux Éditions Le Sablier en 2008. Il participe à de nombreux collectifs du haïku, du poème court, du tanka, dont Carpe diem, une anthologie canadienne, publiée conjointement aux Éditions David et chez Borealis Press, également en 2008. Entre deux instants est son premier recueil de tanka.
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